lundi 22 novembre 2010

Håvamål

Le Håvamål est un poème qui fait partie de l'Edda poétique. On traduit généralement Håvamål par les dits du très haut. Il est attribué à Odin. Ecrit par les scades, il a vraisemblablement une origine norvégienne.
Loin d'être un récit de faits extraordinaires sur les Dieux, il décrit des situations que nous rencontrons tous les jours.
En voici un extrait qui me tient à coeur, en norrois, en norvégien et, une traduction en français, celle qui me parait le plus en respecter l'esprit.

Ungr var ek forðum,

fór ek einn saman:
þá varð ek villr vega;
auðigr þóttumk,
er ek annan fann;
Maðr er manns gaman.


Ung var jeg engang,
og ensom gikk jeg,
da fór jeg vill på vegen,

følte oss rik
da jeg fant en annen;
mann er manns glede.


Jeune, j’étais autrefois,
je cherchais seul mon chemin :
En moi se leva la sauvagerie.
Riches, nous nous sommes trouvés
quand je trouvais l’autre
L’humain est la joie de l’humain.

Je comprends que ce texte puisse paraître étrange au premier abord. Il énonce pourtant une vérité essentielle. L'être humain s'enrichit au contact de l'autre.

Il y a une vie entière dans ce verset. L'indépendance de la jeunesse, avec son corollaire, la solitude, et l'échange, générateur de joie.

Je peux l'appliquer à mon propre chemin. J'ai longtemps cherché seule et je suis arrivée à un moment où, pour aller plus loin vers le paganisme, j'ai eu envie de rencontrer d'autres païens. Mais quelles que soient vos croyances, vos commentaires seront les bienvenus.


Merci à Ihwazk
dont l'intéressante intervention sur le sens interactif du verset a été déterminante.

dimanche 4 juillet 2010

L'hiver de l'esprit


Il s'est écoulé deux saisons depuis que je n'ai écrit dans ce recueil d'articles. J'avais moi aussi, besoin de mettre ces notions en hibernation. De méditer et de comprendre.
Je suis toujours le rythme de la nature car ma croyance profonde est que le divin est en tout ce qui nous entoure.

Comment ne pas voir un miracle dans la structure étoilée d'un flocon de neige ? Comment ne pas rendre grâce quand, sur les rameaux dénudés et noircis, la vie revient dans l'éclosion des bourgeons ? Comment ne pas s'émerveiller devant la fidélité des saisons ?

La Terre est l'habitat parfait des êtres vivants.
Je ne crois pas que nous soyons tombé là par hasard, la Terre est notre mère et nous devons la respecter. Ce que certains appellent écologie, croyant qu'il s'agit d'une science nouvelle, était l'attitude ordinaire de nos ancêtres.

Décrite par mes proches comme une sorte d'extra-terrestre un peu allumée, je me suis longtemps crue isolée. Mon enfance avait été teintée d'un catholicisme, qui, malgré une ferveur peu commune de ma part, n'a pas comblé mes attentes spirituelles. Je ne me suis jamais sentie proche de ce Dieu hautain et distant devant qui il faut se prosterner alors que je sens la divinité en moi et non à l'extérieur.

Je suis profondément européenne et dans une très grande majorité, mes ancêtres l'étaient avant moi. Je leur ressemble, leur sang coule dans mes veines et leur caractère anime mon esprit. Pourquoi leur foi païenne ne serait-elle pas bonne pour moi ? Pourquoi une religion venue d'un autre continent alors que je sais à présent qu'elle s'est imposée par la force ?

Je ne retrouve la paix que dans la forêt entre les arbres qui sont autant d'êtres paisibles, ou devant la mer, face au vent. La nature est mon berceau et elle me parle.
Je n'ai pas commencé à écrire ces pages par hasard ou à cause d'une quelconque mode celtique. Je crois réellement en une essence qui se trouve en toute chose, permanente et invisible, une énergie présente en tous les êtres, qui nous influence et que l'on affecte par nos actes et nos comportements.

A ceux qui viennent de temps en temps, merci de votre patience et à bientôt.