dimanche 15 novembre 2009

De nære ting



De nære ting

Ditt sinn monne flyve så vide omkring.
Det er som du glemmer de nære ting.
Det er som du aldri en time har fred,
du lengter bestandig et annet sted

Du syns dine dager er usle og grå.
Hva er det du søker? Hva venter du på?
Når aldri du unner deg rast eller ro,
kan ingenting vokse og intet gro.

Gå inn i din stue, hvor liten den er,
så rommer den noe ditt hjerte har kjær.
På ropet i skogen skal ingen få svar.
Finn vegen tilbake til det du har.


Den lykken du søker bak blånende fjell,
kan hende du alltid har eiet den selv.
Du skal ikke jage i hvileløs ring,
men lære deg elske de nære ting.

Du skal ikke jage i hvileløs ring,
men lære deg elske de nære ting.


Arne Paasche Aasen




Ce qui est à portée de ta main.


Ton esprit peut s'envoler aussi loin qu'il le veut,
c'est comme l'oubli qui se ferme sur ce qui est à portée de ta main,
c'est comme si tu n'avais jamais une heure de paix,
tu as toujours le désir d'un ailleurs.

Tu trouves tes jours tristes et gris,
que cherches tu? qu'attends tu?
Quand jamais tu n'aspire au repos de l'esprit ou à la paix ,
rien ne peut grandir, ni s'enraciner.

Rentre chez toi, si petit
que ce soit pour y abriter ce que ton coeur chérit.
Aux cris dans la fôret, il n'y a pas de réponse
Retourne sur tes pas vers ce que tu as.

Le bonheur que tu cherches derrière les montagnes bleues,
tu l'as toujours possédé au fond de toi.
Ne tourne pas en rond sans repos,
Apprends à aimer ce qui est là, à portée de ta main.

Ne tourne pas en rond sans repos,
Apprends à aimer ce qui est là, à portée de ta main.



Traduction Al.

lundi 2 novembre 2009

Samain


Nous sommes dans le temps de Samain. Un temps, qui pour les Celtes n'existait pas.

Une sorte de faille dans la régularité des jours, car Samain qui marque le passage entre deux années celtiques, n'appartient ni à la nouvelle, ni à l'année passée. C'est le début des jours noirs, de la nature qui couve le renouveau en son sein. Rien n'est visible, mais l'activité souterraine est intense. La nature accumule l'énergie en vue de mettre toutes les chances de son côté pour la renaissance au printemps. Les petits grandissent bien au chaud dans le sein maternel et les âmes tournent en attendant de se réincarner.

En récupérant cette fête, les chrétiens lui ont laissé son sens sacré, le jour des morts tombe en effet le deuxième jour de novembre. A partir de Samain, les portes entre vivants et désincarnés sont ouvertes. Les défunts, non réincarnés, passent dans le monde des vivants pour y retrouver les lieux et les personnes qui leur étaient chers.

Le premier jour de Samain est consacré à la mémoire de ceux qu'on a connus, le deuxième à celle de tous ceux qui ont trépassés depuis le début des temps, et le troisième est le début d'une semaine de fêtes et de réjouissances populaires avec festins et feux de joie.

Chez les Celtes, la veille de Samain, on procédait à la renaissance du feu. Dans les foyers brûlaient les flammes allumées lors de la dernière fête de Samain. On les laissait s'éteindre et on nettoyait les âtres. Puis, on allait prendre un tison du nouveau feu sacré allumé par les druides. Ces tisons servaient non seulement pour renouveller le feu de la maison, mais servaient à allumer d'autres foyer autour des villages pour éloigner les mauvais esprits.

Dans la nuit de Samain, à la tombée de la nuit, le monde invisible entre en contact avec le tangible, celui des vivants. Les âmes des désincarnés reviennent errer autour des maisons dont la porte est restée ouverte. C'est le signe qu'ils sont les bienvenus et il est de coutume de leur garder une part du repas.

Un Celte, partout où il se trouve doit fêter Samain. L'ignorer, c'est être condamné à errer après sa mort sans trouver le repos, comme ceux à qui on n'a pas donné de sépulture.

Le culte des morts est bien évidemment pré-celtique, car partout sur la Terre, aussi loin qu'on remonte dans l'histoire de l'humanité, on retrouve ce culte, même chez les plus primitifs. La mort n'était d'ailleurs pas vécue comme une fin, mais comme un changement de vie.

Le monde moderne et sa rationalisation à tout prix fait taire ce que nous sentons si présent en nous même, la promesse d'un ailleurs. Il est intéressant de voir que jusqu'à la révolution, les mentions de décès des registres d'état civil mentionnaient dans leurs pages la formule consacrée "...j'ai procédé à l'inhumation du corps de..." ce qui montre bien que seul le corps visible de l'individu décédé était enterré, et non l'individu tout entier.

Profitez de Samain, ouvrez vos esprits et écoutez la voix de ceux qui sont partis. C'est le moment.


Illustration Martha Stewart.