Ce recueil d'articles peut se lire de façon capricieuse, en commençant par n'importe où et en laissant de côté toute logique scientifique rigide.
samedi 31 mai 2008
Quand Hagar perd le Nord
Les points cardinaux (du latin cardo, cardinis, le pivot) sont au nombre de quatre.
Le nord, le sud, l'est et l'ouest.
Prenons un peu de recul et éloignons nous de la terre.
Elle est ronde et tourne autour d'un axe passant par les deux pôles.
Il ressort de cette observation que seuls le nord et le sud sont des points, l'est et l'ouest n'étant que des directions.
Ces directions sont matérialisées par le lever et le coucher du soleil, qui comme chacun sait varient selon les saisons.
Les mots est et ouest sont dérivés des racine indo-européennes es, l'aurore, et vesper, le soir.
Plus tard, on distinguera l'orient et l'occident.
Orient venant du verbe latin oriri, se lever. Occident venant de cadere, tomber. (ce qui a pu laisser à penser à certains esprits mal éclairés du moyen âge qu'en allant vers l'ouest, on tombe, donc, qu'on atteint le bord de la terre)
le mot sud vient de l'indo-européen su, le soleil. Le sud, c'est l'endroit où se trouve le soleil au milieu du jour.
Par contre, on ne connait pas l'origine du mot nord.
Mon sentiment personnel sur le nord est celui-ci.
Nord, c'est non, c'est la nuit, le néant, l'endroit où même le soleil ne va pas.
Nord, c'est la roue des étoiles autour d'une seule, phénomène céleste remarquable qui donnait à cette direction une dimension magique.
Lorsqu'on s'en approche, des rideaux de lumière semblent tomber du ciel, puis, le jour n'apparait plus, laissant le voyageur dans une obscurité presque permanente. Le nord, c'est l'essentiel, mais on ne le voit pas.
Le temple est orienté, c'est à dire tourné vers l'est.
Lorsqu'on tourne autour du temple, le côté nord est celui du mystère. La porte du nord est celle des initiés, celle de ceux qui savent, celle des mystères qu'on ne révèle pas au grand jour.
Pourquoi dit-on qu’on a « perdu le nord », et non l’est ou tout autre point cardinal ? Seul le nord est indiqué sur les cartes, et il se trouve vers le haut, comme pour marquer sa supériorité. Comme si l’orientation ne dépendait que de la direction du nord. Et cette perte semble à ce point dramatique que celui qui perd le nord perd également la tête.
Cet article comme tous ceux de ce blog, se veut consciencieusement écrit et respectable. Je ferai donc exception pour ce dernier paragraphe :
Je pourrais ajouter que "gar" se rattache à la terre ou au rocher.
Il nous reste le Ha de Ha-gar qui pourrait nous indiquer que c'était pour rire, ha ha ha ha ha!...
dimanche 18 mai 2008
Le mythe de Taliesin
Selon le Hanes Taliesin, Cerridwenn, l’un des aspects de la triple Déesse, habitait une île sur le lac Tegid avec son époux Tegid Voël dans lequel transparaît le Dieu Cernnunos.
La légende leur prête trois enfants:
Une fille d'une grande beauté, Creirwy, la pierre précieuse.
Un fils très laid, Morvran, le corbeau de mer,
Et un autre garçon, plus horrible encore, bête et méchant, nommé Affag Du, le monstre noir.
Notons ici qu’il existe une version rattachant la légende de Kerridwen à un mythe archaïque. La déesse-mère Cerridwenn a deux enfants jumeaux : une fille superbe et un garçon affreux. Il s’agirait de la Lune et du Soleil, mais il n'est pas précisé, qui est la lune et qui est le soleil.
La légende officielle veut que Cerridwenn décide de préparer pour Affag Du un philtre qui devra lui donner la connaissance et la beauté de l’esprit.
Elle rassemble les herbes nécessaires, trouvés dans les bons chemins aux bonnes heures. Le philtre devant bouillir sans interruption durant un an et un jour, Cerridwenn confie la surveillance du chaudron à l’aveugle Morda et l’enfant Gwyon Bach.
Or, le jour où l'échéance arrive, trois gouttes du mystérieux breuvage jaillissent sur la main de Gwyon.
Pour apaiser la brûlure, il porte la main à sa bouche et, soudain, se trouve investi de toute la magie du chaudron.
Il comprend immédiatement que le dessein de Cerridwenn est de le tuer sitôt sa tâche accomplie, si bien qu'il s'enfuit.
Hormis les trois gouttes, le chaudron ne contenait que du poison. Il devient donc inutilisable et se brise.
La rage de Cerridwenn est terrible. Elle poursuit Gwyon qui décide de se transformer pour lui échapper.
Il devint lièvre, elle se changea en lévrier.Il se fit poisson, elle prit la forme d’une loutre.
Il devint oiseau, elle fut un faucon
Il se changea en grain de blé. Alors, elle prit l’apparence d’une poule noire et picora le grain.
Gwyon était en Cerridwenn et il la féconda.
Neuf mois plus tard, Cerridwenn mit au monde un enfant. Elle voulait le tuer, mais il était si beau qu’elle ne put s’y résoudre et l’abandonna à l’océan, couché dans un berceau cousu.
le neveu du roi Maelgwyn de Gwynedd en allant pêcher, le ramena dans son filet sans rien ramener d'autre.
Celui-ci s’émerveilla de sa beauté, le baptisa Taliésin et l’éleva à sa cour.
Taliésin devint l’un des bardes sacrés du Pays de Galles.
Il écrivit des poèmes obscurs dont le célèbre Cad Goddeu (Le Combat des Arbres).
Il est parfois dit que Affag Du devint le démon, mais ceci est une autre histoire...
mercredi 14 mai 2008
Cerridwenn, la Déesse Blanche
Il est temps à présent que je vous parle de Cerridwenn, dite aussi Carridwen ou Kerridwenn.
Cerridwen est nettement la truie blanche, la déesse de l’orge, la Dame Blanche de la mort et de l’inspiration ; elle est, en fait, Albina, ou Alphito, cette déesse de l’orge qui donna son nom à la Grande-Bretagne, Albion. » (Robert Graves, La Déesse Blanche)
Pour les Celtes, la truie blanche est l’animal qui représente la Triple Déesse, Déesse des Origines à la fois vierge-mère, guerrière initiatrice et magicienne mystérieuse.
La racine de Cerridwenn est le couple de consonnes KR.
Cette racine a un rapport avec la pierre et la terre, mais aussi avec une idée de passage, d'initiation.
Lorsqu’on ajoute un N final, pour obtenir KRN, on donne une idée d'élévation.
KR et KRN représentent le couple primordial, Cerridwenn, Terre-Mère et Cernnunos, dieu celte, roi de l’année et amant de la Déesse, qui la féconde.
Cerridwenn, est la déesse de la transformation. Ceux qui cherchent l'initiation secrète l'invoquent. En tant que gardienne du savoir caché elle est la source de ceux qui recherchent la Vérité.
Les bardes du pays de Galles se nomment les fils de Cerridwenn. Leurs poêmes racontent qu'elle est la déesse de la mort, de la fertilité, de la regénération, de la science,de l'astrologie, de la poésie, des sort et de la connaissance.
On la rencontre dans les cimetières lorsque la nuit est noire. C'est la cavale de nuit, en anglais Night Mare, le cauchemar.
Attendez la lorsque la fête de Samain commence au moment où le ciel s'obscurcit pour la première nuit sans lune du dernier mois celtique de l'année et vous la verrez danser aves son bel amant Cernnunos qu'elle vient de sortir de l'enfer.
lundi 12 mai 2008
Je suis beau parmi les fleurs
Nous entrons dans le mois celtique de Uath, l'aubépine ou épine blanche de mai.
Il commence le 13 mai et s'achèvera le 9 juin. C'est le sixième mois de l'année celtique.
Le mois de Uath est celui du nettoyage et de la purification.
Pendant ce mois, il était d'usage de porter ses plus vieux vêtements et d'en accrocher des lambeaux aux branches d'une aubépine.
C'est aussi le mois de la chasteté. On doit notamment s'abstenir de se marier si on veut être heureux en ménage.
Tout cela n'a qu'un but, se préparer à la grande fête du solstice d'été, Alban Elfin.
samedi 10 mai 2008
Cernnunos, le Cornu
Cernnunos est à la fois le Dieu de la fécondité, de la forêt et des animaux sauvages.
Assis dans la position du Bouddha sous un chêne millénaire, il ne fait qu'un avec l'arbre.
Nu, montrant tous les attributs de sa virilité, il porte une couronne de bois de cerf tressée de Lierre.
Dans sa main droite la Torque d'or, témoigne de sa noblesse et son engagement sacré.
Dans sa main gauche le serpent à cornes est le symbole de sa puissance sexuelle sacrée pour la déesse.
Cernnunos, comme Pan, chez les Grecs, est une célébration de la force libératrice de l'énergie érotique masculine dans sa plus pure et la plus belle forme.
Dans la forêt de Cernnunos on est dominé par une tranquillité silencieuse, le sentiment d'avoir passé une frontière hors du temps. Ici, l'esprit ne règne pas, c'est l'instinct, la sagesse innée du corps qui nous guide vers Lui.
Il est le premier né de la Déesse Dana ou Anu, mère universelle. Il a grandi en son sein en attendant d'initier par sa naissance le cycle éternel et infini.de la vie.
Il séveille au solstice d'hiver, Alban Arthan, ou Jule (Noël), se marie à Beltaine et s'endort au solstice d'été, Alban Elfin.
Au moment de Samain, il quitte les profondeurs de l'Annwn, jardin souterrain du royaume des morts, pour la chasse sauvage. C'est Herne le chasseur, et celui qui entend son brame sait qu'il va mourir.
Il renait au moment où les jours recommencent à croître. Il est la Vie qui ne meurt jamais. Il est Cernnunos à la belle aura bleue.
vendredi 9 mai 2008
Je suis un faucon sur une falaise
Nous sommes dans le mois druidique de Saille, le saule, qui s'étend du 15 avril au 12 mai.
C'est au milieu de ce mois que tombe Beltaine, fête celtique qu'on célèbre le 1er mai, qui marque l'union sacrée de Cernnunos, le dieu cornu, et de Cerridwenn, la dame blanche.
A cette occasion, les druides bénissaient les couples, le bétail et la Terre pour que la saison soit fructueuse.
Beltaine est une fête de la fertilité.
Lors des cérémonies, il était choisi une femme noble portant une couronne d'aubépine blanche pour représenter la Déesse et un homme du même sang portant les bois du Dieu-Cerf pour figurer le Dieu Cornu
C'est durant le mois de Saille que la vie des champs s'éveille, que les arbres se couvrent de leur parure, et que plus généralement la nature et la lumière renaissent.